De passage à Rennes pour la saison 2 de la série Dimitri, CinéJeunes est allé à la rencontre d’Iris ALEXANDRE. Rencontre avec une passionnée de cinéma d’animation qui, avec patience et minutie, donne du mouvement et des émotions à des petites marionnettes.

 

©Vivement Lundi ! / Beast animation / Nadasdy Film

Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

     Au lycée j’ai eu la chance de pouvoir faire un cursus scientifique option cinéma et théâtre (et oui, ce n’est pas forcément incompatible !). Après mon baccalauréat, j’ai fait deux années préparatoires en arts appliqués. Je suis ensuite partie en Belgique pour faire un master en cinéma d’animation à La Cambre. C’est pendant mes études à Bruxelles que je me suis vraiment attachée au stop motion, qui regroupe toutes les techniques d’animation image par image et nécessitant la manipulation de « vrais » éléments (poupées, pâte à modeler, papiers découpés, objets, sable…)

En quoi consiste votre travail d’animatrice ?

      En tant qu’animatrice je fais « vivre » les personnages. En stop motion, cela consiste à faire bouger image par image les poupées, les faire parler, cligner des yeux, marcher, rigoler, pleurer… bref à les animer ! Mais aussi à faire rouler les objets, voler des rideaux, virevolter des feuilles… Pour faire une seule seconde d’animation il faut 24 images (pour du cinéma) ou 25 images (pour la télévision).

 

Comment vous est venue cette idée de vouloir devenir animatrice en stop-motion ?

     Au lycée nous avons eu un petit stage de quelques jours de découverte du cinéma d’animation et c’est là que j’ai pour la première fois « animé » de la pâte à modeler. C’était décidé : si je ne savais pas quoi faire après mon bac, je ferai de l’animation ! J’ai ensuite été aux journées portes ouvertes d’écoles de cinéma d’animation et j’ai alors vraiment voulu suivre cette formation. Et pour ce qui est du stop motion en particulier, et bien… c’est la technique qui me plaît le plus et dans laquelle je suis la meilleure. D’autres sont plus doués en dessin ou adorent passer leur journées sur des logiciels de 3D, et bien moi c’est dans la manipulation de poupées et sur les plateaux de tournage.

Sur quels films avez-vous travaillé ?

J’ai travaillé sur des séries comme George and Paul ou des courts métrages d’auteurs comme This Magnificent Cake de Emma de Swaef et Marc-James Roels, mais aussi sur des films commerciaux Lego, des clips musicaux…

©Vivement Lundi ! / Beast animation / Nadasdy Film

 

Vous travaillez actuellement sur la deuxième saison de Dimitri. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous faites au quotidien ? Combien d’images, en moyenne, devez-vous effectuer en une journée de travail ?

     Sur Dimitri, comme sur beaucoup de séries tv, les quotas sont élevés. C’est à dire qu’il faut produire beaucoup d’images par journée de travail. En ce moment nous devons faire en moyenne 200 images par jour et par animateur. Cela représente 8 secondes d’animation. Mais heureusement nous travaillons « à 2 », c’est à dire que toutes les images sont doublées et que nous devons donc faire 100 positions différentes par jour. Parfois il est possible d’en faire plus, par exemple quand on fait un gros plan sur un personnage qui parle, mais d’autres jours on en fait beaucoup moins, quand Dimitri, Pili, Oko et Tamaa (les personnages principaux) courent dans tous les sens en même temps, c’est plus compliqué et donc cela prend plus de temps ! Sur des courts métrages, les quotas sont souvent plus bas (autour de 5 secondes), et sur les longs métrages encore moins (quelques secondes par semaine), mais par contre c’est souvent animé « à 1 », donc en faisant vraiment 24 positions différentes pour une seconde d’animation. Et cela dépend aussi beaucoup de la technique utilisée, en papier découpé ou en objets on peut en général animer plus vite, par contre en sable ou en peinture sur verre, il est rare de faire plus de 2 ou 3 secondes par jour… Alors c’est sûr cela demande une forme de patience et de méticulosité mais si tout cela bouge, c’est grâce à toi !

 

Pour découvrir le travail d’Iris ALEXANDRE

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Téléphone : 06.02.69.96.37